Maxillofacia maxillofacial surgery
  • Maxillofacia: Chirurgie maxillofaciale & stomatologie
  • La chirurgie maxillo-faciale

    La chirurgie maxillo-faciale est une spécialité médicale peu connue du public et dédiée à la sphère crânienne, la face, les machoîres, la cavité buccale et le cou.

    Lire la suite

L'adresse est modifiée, cliquez ici pour plus d'informations

Distraction palatine

QU’EST CE QUE LA DISTRACTION PALATINE ?

Il s’agit d’une intervention chirurgicale permettant d’augmenter la largeur du palais et du maxillaire supérieur afin de corriger une anomalie du sens transversal comme vous pouvez le voir sur le schéma ci-dessous :

Distracteur Palatin

Un dispositif appelé « DISTRACTEUR PALATIN » est placé et permet via une clé qui vous sera fournie, d’augmenter la largeur du palais progressivement.
Cette intervention est très souvent associée à un traitement orthodontique.
Une concertation entre l’orthodontiste et le chirurgien maxillo-facial est dans ce cas indispensable avant la chirurgie.
Elle comporte en outre une étude de plâtres confectionnés à partir de vos empreintes
dentaires, une étude de votre articulé dentaire, (rapports entre les dents), une radiographie de face et de profil (étude dite céphalométrique), et enfin une étude de vos
Articulations Temporo-Mandibulaires. (Ou ATM)

OBJECTIFS DE L’INTERVENTION CHIRURGICALE :

  1. La restitution des rapports normaux entre les dents, et donc ainsi permettre de mâcher vos aliments de manière correcte, en prévenant ainsi les usures et déchaussements dentaires, et permettre de diminuer les contraintes sur vos articulations temporo-mandibulaires. Les dents du maxillaire supérieur doivent normalement recouvrir toutes celles de la mandibule, comme un couvercle. Quand ce n’est pas le cas, on parle d’articulé croisé. La distraction palatine couplée à l’orthodontie corrige l’articulé croisé.

  2. La restitution des rapports normaux entre les maxillaires dans le sens de la largeur : quand le maxillaire supérieur est trop étroit par rapport à la mandibule, on parle d’endognathie maxillaire. La distraction palatine corrige l’endognathie maxillaire.

  3. Une amélioration de la fonction respiratoire dans le cadre de syndrome d’apnée du sommeil, et une meilleure position de la langue.
    Les palais trop étroits sont souvent associés à une respiration « bouche ouverte »  dite « respiration buccale » durant l’enfance avec position basse de la langue.
    Le rétablissement d’une largeur correcte du palais permet à la langue de s’y positionner et favorise la respiration « bouche fermée » dite « respiration nasale », qui est nettement plus favorable à l’organisme  (le nez filtre des particules de l’air inspiré mais joue aussi un rôle de régulateur thermique).

  4. Bien que cette intervention a pour but principal de rétablir et corriger la fonction, comme susmentionné, elle apporte aussi une amélioration de l’harmonie et de l’esthétique globale du visage en vue de face (sourire plus radieux) , mais aussi en vue de profil (surtout quand elle est associée à une autre ostéotomie).

EXAMENS PREALABLES A L’INTERVENTION CHIRURGICALE:

L’intervention chirurgicale se déroule sous anesthésie générale, et nécessite 1 à 2 jours
d’hospitalisation.
Si vous désirez avoir une chambre seule, merci d’en informer l’anesthésiste et le chirurgien au plus vite et de remplir les formalités administratives propres aux hôpitaux pour les chambres seules. (ces chambres doivent être en effet réservées bien à l’avance).
Les examens préopératoires consistent généralement en une prise de sang, un électrocardiogramme et parfois  aussi selon les patients une radiographie du thorax. Une fois que ces examens sont réalisés, vous pouvez prendre rendez vous chez l’anesthésiste :
L’anesthésiste a en effet besoin des résultats de tous ces examens lors de la consultation préopératoire.

L’INTERVENTION CHIRURGICALE PROPREMENT DITE :

En plus de l’anesthésie générale dont vous bénéficiez, le chirurgien procède à une anesthésie locale au niveau du maxillaire  et du palais pour qu’il n’y ait pas de douleur.
Le distracteur palatin est placé au niveau du palais et fixé à l ‘aide de 2 petites vis.
Une incision est ensuite effectuée dans la bouche, au dessus de la gencive bien au dessus des dents supérieures (donc totalement invisible : la peau du visage n’est jamais incisée)
Le chirurgien procède ensuite de façon précise et rigoureuse à une corticotomie : section horizontale et médiane au niveau du maxillaire, qui permet l’activation du distracteur palatin. L’activation du distracteur se traduit par un écart de 1mm entre les incisives centrales. L’intervention chirurgicale se termine par une suture avec du fil résorbable, qu’il ne faut pas faire enlever. (ce fil se « dissout » et disparaît de lui même ).
Au total, l’intervention chirurgicale dure 45 minutes à 1h15 en fonction des cas.

L’ACTIVATION DU DISTRACTEUR PALATIN :

C’est une étape primordiale !! Et c’est à vous / vos proches de la réaliser.
C’est l’activation du distracteur qui permet le rétablissement d’une largeur palatine correcte, la réussite de la chirurgie dépend de cette étape donc de vous ! Suivez bien :
Le distracteur palatin comporte en fonction du type placé par le chirurgien, soit 3 couleurs différentes soit 3 chiffres différents. Ceci  permet de quantifier l’activation.
Le chirurgien a déjà activé le distracteur de 1mm pendant l’opération, lui ou son assistant vous aura déjà montré ainsi qu’à  votre proche comment activer le distracteur. La manœuvre sera faite devant lui.
Une clé d’activation vous sera remise à votre sortie de l’hopital. 5 jours après l’intervention chirurgicale, vous commencerez à activer le distracteur en plaçant la clé au centre du distracteur, le manche de la clé étant le plus proche des incisives centrales supérieures, et vous activerez le distracteur en le faisant tourner de HAUT en BAS (comme sur le schéma ), de manière à passer à la couleur suivante ou au chiffre suivant.
La rotation de HAUT en BAS élargit le palais. Vous ferez cette manœuvre matin et soir et le chirurgien vous verra 1 à 2 fois par semaine pour contrôler que tout se passe bien jusqu’à obtenir l’écart souhaité. Une fois l’écart entre les incisives centrales adéquat (il peut varier de quelques mm à plus d’un cm en fonction de ce qui a été prévu), le chirurgien placera une vis dans le distracteur pour le bloquer. Cette vis est appelé vis de blocage. Le distracteur sera enlevé sous anesthésie locale 3 mois environs après le placement de la vis de blocage.

SUITES OPERATOIRES ET CONSEILS POST OPERATOIRES :

Directement après l’intervention chirurgicale, vous êtes amené en salle de réveil, dans laquelle on surveille rigoureusement vos paramètres (température, tension, respiration, rythme cardiaque… comme après toute chirurgie) et ou vous y passez quelques heures avant de regagner votre chambre, une fois que le responsable de la salle de réveil donne son feu vert.
On vous placera de la glace au niveau des joues (cold pack) pour limiter le gonflement.
Vous pouvez avoir une sensation de gonflement et de lèvre supérieure endormie (due à l’anesthésie locale complémentaire réalisée par le chirurgien juste avant de commencer la chirurgie). Vous pourrez par ailleurs sentir la présence du distracteur palatin avec votre langue , preuve que l’intervention chirurgicale est bien finie.
Un gonflement au niveau de la face (joues) apparaît peu à peu et est à son maximum 48 heures après la chirurgie. Il est très variable en fonction des patients : certains gonflent plus que d’autres. Dans certains cas, un hématome peut apparaître. Tout ceci est bien sûr temporaire. L’application de glace sur les joues immédiatement après la chirurgie, et la position semi assise dans le lit  permettent  de limiter le gonflement postopératoire.
Un léger saignement peut apparaître au niveau des zones opérées mais disparaît rapidement.
Une limitation d’ouverture buccale temporaire peut aussi survenir, mais elle est passagère. Des séances de kinésithérapie vous seront administrées si nécessaire.
On vous administrera par ailleurs tous les médicaments dont vous avez besoin en salle de réveil jusqu’à votre chambre par voie intraveineuse.
Ces médicaments sont principalement des anti-inflammatoires, antidouleurs, antibiotiques.

Conseils Post Opératoires :

  • Ne surtout pas vous moucher pendant les 4 semaines qui suivent l’intervention.
  • Alimentation liquide et molle (mixée pendant 4 semaines) et rien de chaud pendant les 2 jours qui suivent  l’opération.
  • Bains de bouche prudents bien dilués dans de l’eau et seulement à partir du lendemain de l’opération, et pendant 3 semaines après chaque repas.
  • Glace sur les joues (cold pack) pendant les 48 heures qui suivent l’opération.
  • Ne pas fumer : fumer favorise les infections et diminue la cicatrisation.
  • Bien brosser vos dents et vos gencives à partir du lendemain soir avec une brosse à dents manuelle à poils très souples.
  • Le personnel soignant est à votre disposition 24h/24 pendant  toute la durée de l’hospitalisation. Il est parfaitement au courant de votre prise en charge donc surtout n’hésitez pas à faire appel à lui dès que nécessaire ! Il est là pour ça !!
  • A votre sortie de l’hôpital,  l’infirmière vous donnera rendez-vous chez le chirurgien qui vous reverra en consultation postopératoire pour le suivi toutes les  semaines pendant 8 semaines au moins pour vérifier le bon déroulement de la distraction, jusqu’au placement de la vis de blocage.
  • Une consultation chez l’orthodontiste a généralement lieu 1 mois après l’opération, après accord de votre chirurgien.

RISQUES ET COMPLICATIONS OPERATOIRES :

Toute intervention chirurgicale,  même réalisée dans les meilleures conditions de compétence et de sécurité conformes aux données actuelles de la science et de la réglementation en vigueur comporte des risques de complication, bien que très rares ces risques sont pour la distraction palatine:

Complication hémorragique : très rare au cours de l’intervention chirurgicale, elle peut exceptionnellement rendre nécessaire une transfusion de sang ou de dérivés sanguins.

Complication infectieuse :
Très rare aussi , elle peut se manifester de différentes manières :

  • Abcès au niveau de la joue nécessitant parfois un drainage chirurgical et éventuellement l’enlèvement et le remplacement des vis qui maintiennent le distracteur. (Très important je répète de ne pas fumer en postopératoire pour limiter ce risque infectieux !)
  • Une sinusite maxillaire qui se résout le plus souvent par antibiothérapie

Dans certains cas, l’infection peut mener au remplacement du distracteur palatin par un dispositif de contention orthodontique palatin.

Complication nerveuse :
une perte partielle de sensibilité (hypoesthésie), ou totale (anesthésie) de la région de la lèvre supérieure, des dents, et de la région nasale latérale peut survenir, mais ces troubles disparaissent généralement endéans les quelques jours voire plus rarement quelques semaines après l’intervention chirurgicale. Un déficit définitif de la sensibilité est extrêmement rare.  Il n’y a jamais de déficit moteur (paralysie ou parésie faciale) : le nerf facial ne passe pas dans la région opérée. La mobilité  du visage, de la bouche et des lèvres n’est par conséquent jamais affectée.

Complications osseuses ou occlusales : 
Un retard de consolidation osseuse (pseudarthrose) est exceptionnel au niveau des maxillaires.. (certains cas sont décrits dans la littérature scientifique).
Après l’intervention, la relation entre les dents du haut et du bas peut être légèrement perturbée mais cette situation évoluera favorablement avec la poursuite du traitement orthodontique.

Complications articulaires :
L’apparition ou l’aggravation d’un dysfonctionnement préexistant au niveau de l’articulation de la mâchoire (ATM) peut survenir. (Craquement, limitation d’ouverture buccale et/ou douleurs) peut rarement survenir. Ils sont aussi généralement temporaires, et seront pris en charge et traités par votre chirurgien, qui connaît bien ce domaine.

Dans tous les cas, votre chirurgien vous opère et assure le suivi post opératoire immédiat mais aussi le suivi  à court, moyen et plus long terme. Il est formé pour vous opérer mais aussi pour gérer toutes les complications éventuelles de la chirurgie, aussi rares soient t-elles. Cela fait bien entendu aussi partie de ses compétences sans quoi il n’opèrerait pas.
Suivez bien ses conseils postopératoires, et sachez qu’en cas de question, ou en cas de problème si rare soit t-il et quel qu’il soit, votre chirurgien est là et sait parfaitement gérer la situation.

Lors de votre admission à l'hôpital, nous vous demanderons les documents suivants :

  •     Carte d'identité,
  •     Documents d'assurance complémentaire, si vous en avez,
  •     Consentement éclairé obligatoirement signé (disponible ici),
  •     Documents d'admission propres à l'établissement.